La nouvelle Maison de Radio-Canada sera prête en janvier 2020
En conférence de presse, le président-directeur général de la société d'État, Hubert Lacroix, a expliqué qu'il entendait présenter le projet au Conseil du Trésor du Canada en mai 2017, afin qu'il soit approuvé en juin. Les transactions pourraient ainsi être achevées en juillet, et la première pelletée de terre pourrait être donnée en août ou en septembre.
La société d'État n'a pas voulu divulguer le coût de la construction ni les détails de son financement. Cela sera dévoilé uniquement lorsque le Conseil du Trésor aura approuvé le projet, a indiqué M. Lacroix. Il a cependant assuré que les fonds additionnels que le gouvernement fédéral accorde au diffuseur ne seront pas utilisés à cette fin.
Le vice-président principal des Services français, Louis Lalande, affirme que le projet constitue une « étape importante dans la reconstruction de la Maison de Radio-Canada et du virage numérique » que la société d'État a entrepris depuis quelques années.
La nouvelle Maison de Radio-Canada sera « distinctive, moderne et intégrée dans son environnement », a fait valoir le vice-président principal, développement immobilier et acquisitions du groupe Broccolini, Roger Plamondon, et elle deviendra la « pierre angulaire » de tout ce secteur de Montréal.
M. Lacroix a par ailleurs confirmé que Radio-Canada versera une commission de 4,5 millions de dollars aux firmes de courtage Avison Young et Brookfield, retenues pour accueillir les propositions et négocier les termes de la location des nouveaux locaux, qui s'étirera sur 30 ans. Elle sera versée lorsque les transactions seront terminées, et que ce montant réflète la valeur immobilière du marché.
Interrogé sur le fait qu'un courtier d'Avison Young ait été un solliciteur de fonds du Parti conservateur du Canada - une information divulguée hier par le Journal de Montréal - M. Lacroix a assuré que le processus s'est déroulé à la régulière. Quatre firmes de courtage ont soumis des propositions, a-t-il dit, et Avison Young a été choisi par un groupe de cinq employés de la haute direction « parce qu'ils étaient les meilleurs ».
« On n'a pas posé de questions aux gens sur leur affiliation politique [...] On a évalué la qualité des propositions », a-t-il poursuivi. « Je n'ai aucun commentaire à faire sur les liens [allégués] : il n'y en a aucun. »
Deux tours séparées par un atrium
Le projet du groupe Broccolini prévoit la construction de deux tours principales sur le quadrilatère délimité par la rue Papineau, le boulevard René-Lévesque, l'avenue Viger et la rue Alexandre-de-Sève, qui sera prolongée vers le sud. Ce secteur est actuellement occupé par un stationnement.
La première, qui comprendra 6 étages surmontés d'une terrasse, sera située dans le coin nord-est du quadrilatère. Elle sera séparée de la seconde, plus petite, au sud, par un atrium. Les employés pourront circuler entre les deux tours grâce à des passerelles.
Cet atrium, qui servira en outre d'entrée principale du côté de la rue Papineau, donnera sur l'extrémité nord-ouest du quadrilatère, où sera aménagée une petite place publique.
La majorité des employés travailleront dans ces deux tours vitrées, qui abriteront les studios de production. Les services techniques seront pour leur part aménagés dans d'autres locaux aménagés sur le site, du côté de l'avenue Viger.
Selon Louis Lalande, l'ensemble comprendra notamment sept studios de radio, un grand studio de télévision appelé à succéder à l'actuel studio 42, ainsi que trois halls multi-plateformes, qui pourront être utilisés de différentes manières.
Selon Olivier Legault, de la firme d'architectes Béïque Legault Thuot Architectes, la réorientation des deux tours, l'installation d'une toiture faite de lames de bois sur l'atrium et l'utilisation d'une approche de fragmentation des volumes permettront de mieux filtrer la lumière.
La tour actuelle de Radio-Canada doit quant à elle être vendue au groupe Mach, qui devrait y aménager des logements sociaux et communautaires et des logements abordables.